Le 27 mai 2020, Regis Korchinski-Paquet, une femme afro-autochtone de 29 ans, est morte lors d’une altercation avec six agents du Service de police de Toronto (SPT). Le 26 août, l’Unité des enquêtes spéciales (UES) a publié un rapport concluant qu’aucun motif raisonnable ne laissait croire qu’un des agents avait commis une infraction pénale en relation avec la mort de Regis Korchinski-Paquet. Il ne s’agit pas d’un incident isolé. Depuis trop longtemps, les actions violentes des policiers sont laissées sans contrôle par de prétendues enquêtes et commissions d’examen civiles. Conformément à la motion adoptée par nos membres, la Fédération est solidaire des étudiantes et étudiants noirs, autochtones et racialisés qui réclament la justice ainsi que l’abolition progressive du financement de la police et le retrait des corps de police de nos campus.
La violence policière touche de manière disproportionnée les personnes noires, autochtones et racialisées. Cette maltraitance systémique s’étend du système de justice pénale au système éducatif et il y a un besoin urgent de justice raciale dans toutes nos institutions. Dans les cas de brutalité policière, la pratique courante consiste à suspendre avec solde les agents violents et racistes, ce qui contribue à un nouveau cycle de protection et de perpétuation du racisme. Parallèlement, l’UES – composée principalement de membres passés et actuels de corps de police – a pour habitude de protéger les policières et policiers plutôt que de les tenir responsables de leurs actes. Le rapport annuel 2019 de l’UES indique que, sur 363 dossiers fermés, seulement 13 ont donné lieu à des accusations. Depuis leur création, les forces policières existent pour surveiller les corps racialisés et protéger les biens tout en criminalisant la pauvreté. Plutôt que d’apporter un soutien à la communauté, les services de police exacerbent des problèmes liés au manque d’investissement dans des services sociaux essentiels.
La Fédération se joint à l’appel pour une élimination progressive du financement de la police et une réorientation de ce financement vers des services sociaux communautaires. Il faut s’assurer que les contrôles de bien-être sont pris en charge par des travailleuses et travailleurs de crise en santé mentale. Ensemble, nous devons prendre des mesures pour mettre fin à la violence disproportionnée à laquelle sont confrontés les personnes noires, autochtones et racialisées aux mains du Service de police de Toronto et de toutes les formes de police.