TORONTO, ON – Les étudiantes et les étudiants au niveau postsecondaire qui fréquentent les collèges et les universités ont dû surmonter de nombreux défis au cours de la pandémie de COVID-19.  Alors que l’annonce à l’effet que les établissements postsecondaires rouvriront leurs portes à l’automne suscite l’excitation, la sécurité doit être la priorité première. La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants-Ontario demande au gouvernement provincial d’être plus clair, d’accroître la surveillance et d’accorder un financement convenable pour assurer la sécurité des étudiantes, des étudiants, des membres des facultés et du personnel.

Les signes nous démontrent clairement que la COVID-19 et ses variantes se propagent rapidement au sein de nos communautés. Le Dr Kieren Moore, médecin hygiéniste en chef de l’Ontario, prévoit que le nombre de cas repartira en hausse cet automne, alors que les données de modélisation du tableau scientifique prédisent une augmentation du nombre de cas lorsque les temps plus froids ramèneront les gens à l’intérieur. Ceci étant dit, la récente note de service du ministère des Collèges et des Universités (MCU) ne renferme que de vagues recommandations en matière de sécurité, alors qu’on annonce qu’aucune limite de capacité ne sera imposée pour les classes ni aucune exigence en matière de distanciation physique pour les étudiantes et les étudiants.

Les études récentes ont démontré que la transmission de la COVID-19 par la voie des airs présente un risque aigu, mais le gouvernement provincial a peu fait pour s’assurer que les systèmes de ventilation sont adéquats et pour qu’on retrouve cette information dans les politiques sur la santé publique. La note de service du ministère ne fait aucunement mention des systèmes de ventilation. L’information doit être transmise de manière proactive et transparente à tous les intervenants du secteur incluant, entre autres, le niveau de filtration à l’intérieur de chaque édifice, les évaluations de chaque espace que les étudiantes et les étudiants occuperont, l’accès aux normes de ventilation et l’enregistrement de ces dernières dans tous les espaces occupés en s’assurant qu’elles sont conformes aux exigences légales, ainsi que la surveillance de la conformité à ces normes. Les étudiantes et les étudiants ont besoin qu’on procède à des investissements véritables pour s’assurer que les installations sont sécuritaires.

« Le fait d’entasser les étudiantes et les étudiants dans des classes sans protocoles adéquats en matière de ventilation et de distanciation représente le meilleur moyen de courir à la catastrophe, » souligne Michael Butler, coordonnateur des relations avec le gouvernement et des politiques, Fédération canadienne des étudiantes et étudiants-Ontario.

De plus, le ministère ne fait qu’encourager les institutions à se doter de politiques de dépistage rapide des antigènes pour identifier rapidement les gens asymptomatiques, mais il ne parvient pas à clarifier la situation et à donner les mandats dont on a vraiment besoin. Une fois de plus, le caractère vague des recommandations laisse peu de place à la transparence et à la certitude en ce qui concerne la sécurité des étudiantes et des étudiants. On se doit de mettre en place des politiques claires, universelles et pertinentes dans toutes les institutions en Ontario. Il faut également transmettre aux étudiantes et aux étudiants l’information au sujet de la conformité et de la surveillance.

« À ce stade, il semble n’exister aucun plan clair pour les étudiantes et les étudiants qui retourneront sur les bancs d’école à l’automne. Il s’agit dans la province d’une mosaïque désorganisée d’institutions différentes qui sont dotées de politiques différentes. Alors que les étudiantes et les étudiants sont en train de planifier leurs voyages, de chercher un logement et de choisir leurs cours, ils ont besoin de clarté et doivent savoir que leur sécurité est assurée en vue du retour en classe en personne, » de dire Kayla Weiler, représentante de l’exécutif national, Fédération canadienne des étudiantes et étudiants-Ontario.

Les étudiantes et les étudiants de l’ensemble de la province ont également exprimé d’autres préoccupations. Ils craignent que la qualité de l’éducation en vertu de ce plan subisse une influence négative, alors que plusieurs institutions mettent en place un modèle d’enseignement hybride. On ne peut s’attendre à ce que les étudiantes et les étudiants, les membres des facultés, les aides-enseignantes et les aides-enseignants, ainsi que les membres du personnel réussissent et performent en vertu d’un modèle hybride si on ne leur fournit pas des ressources additionnelles.

Les étudiantes et les étudiants de l’étranger qui fréquentent des établissements postsecondaires en Ontario ont également besoin qu’on clarifie la situation. Alors que plusieurs des paramètres du retour des étudiantes et des étudiants étrangers tombent sous le coup des règlements fédéraux, nous demandons au gouvernement provincial et aux administrations postsecondaires d’aider les étudiantes et les étudiants étrangers. Les institutions doivent s’acquitter de leurs responsabilités, et même plus, en vertu du plan approuvé de préparation à la COVID-19.

Les préoccupations en matière de santé mentale demeurent un enjeu important pour les étudiantes et les étudiants et le manque de services de santé mentale sur les campus et en dehors de ceux-ci est alarmant. Comme la note de service le porte à croire, « les établissements d’EPS ne doivent ménager aucun effort pour s’assurer que les étudiantes, les étudiants, les employées et les employés bénéficient du soutien dont ils ont besoin sur le plan de la santé mentale et du bien-être ». Les étudiantes et les étudiants ont besoin de vrais engagements. On a besoin d’un financement accru et destiné précisément à des services de santé mentale adaptés selon la culture pour permettre aux étudiantes et aux étudiants de retourner sur les campus. Le gouvernement provincial devrait également laisser tomber sa contestation judiciaire vindicative entourant la soi-disant ‘initiative de liberté de choix des étudiants’, qui a nui grandement aux services de santé mentale entre pairs sur lesquels les étudiantes et les étudiants comptent.

Nous attendons impatiemment de voir le cadre des mesures de santé publique dans le domaine de l’éducation postsecondaire en août et nous espérons que ce cadre viendra combler plusieurs des lacunes actuelles qui mettent en péril la sécurité des étudiantes et des étudiants à l’automne. Une fois de plus, nous demandons au gouvernement provincial de consulter les intervenants du secteur (incluant les groupes d’étudiants, les membres des facultés et du personnel) pour assurer un retour en toute sécurité. On n’a pas tenu compte des voix des étudiantes et des étudiants, en particulier, dans les plans de réouverture des institutions et du gouvernement. Les voix, les expériences et le bien-être des étudiantes et des étudiants de l’Ontario doivent constituer la priorité lorsqu’il s’agit de relever les défis entourant la réouverture sécuritaire des installations à l’automne.

La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants-Ontario est l’organisation étudiante la plus ancienne et la plus nombreuse en Ontario. Elle représente plus de 350 000 collèges et universités dans chacune des régions de la province.

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Pour en apprendre davantage ou pour organiser une entrevue, communiquez avec : Michael Butler, coordonnateur des relations avec le gouvernement et des politiques par courriel à l’adresse m.butler@cfsontario.ca ou par téléphone en composant le 437-771-2129