La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants–Ontario exprime sa solidarité et son soutien aux étudiantes et étudiants de l’Université Simon Fraser (USF) et de l’Université McMaster qui sont ciblés par leur administration pour avoir participé à des activités de promotion de la justice climatique et du désinvestissement dans les combustibles fossiles sur leurs campus respectifs. La criminalisation des politiques en matière d’inconduite étudiante à l’encontre des étudiantes et étudiants qui revendiquent le désinvestissement dans les combustibles fossiles montre un mépris flagrant pour la liberté de protester et de manifester, tout en lançant un message clair que les universités préfèrent exercer un contrôle sur les étudiantes et étudiants et continuer à tirer profit d’investissements dans les combustibles fossiles que faire face à leur propre inconduite éthique alors qu’elles contribuent à la crise climatique. La Fédération soutient les étudiantes et étudiants dans leur lutte contre la crise climatique et réitère que personne ne devrait être poursuivi, légalement ou autrement, pour avoir protesté ou manifesté.
Le 14 septembre 2021, des étudiantes et étudiants de l’USF se sont réunis pour peindre une murale lavable et non déformante dans le but d’accroître la sensibilisation à la crise climatique. De telles murales sont un moyen courant de faire la démonstration de la nécessité d’agir face à la crise climatique. Cette murale en particulier a incité le conseil d’administration de l’USF, lors de sa réunion du 28 septembre 2021, à discuter une motion portant sur le désinvestissement dans les combustibles fossiles. Le bureau de la conduite étudiante de l’USF a par la suite communiqué avec les étudiantes et étudiants participants et les a menacés de procédures disciplinaires pour avoir pris part à cette manifestation pacifique.
Le 12 novembre 2021, des membres du groupe de désinvestissement MacDivest de l’Université McMaster ont été arrêtés par les agents de sécurité du campus, ont dû s’identifier et ont été interrogés sur leurs actions par ces agents. Ces étudiantes et étudiants posaient des affiches sur le campus. Les étudiantes et étudiants ont également été informés par les agents de sécurité de ne pas venir sur le campus, sauf pour des raisons liées à leurs études, et qu’ils faisaient désormais l’objet d’une enquête. Il est honteux que des étudiantes et étudiants soient interrogés par les agents de sécurité du campus pour avoir participé à une organisation étudiante, en particulier avec un groupe étudiant reconnu par le campus. Étudiantes et étudiants doivent être libres d’accéder au campus et de participer à des activités d’organisation étudiante sans craindre d’être arrêtés par les agents de sécurité du campus ou pénalisés pour leur participation à des actions pacifiques.
Il est honteux que l’administration de l’USF considère que faire de l’organisation pour l’avenir de la planète est une « inconduite » et il est également consternant de voir des étudiantes et étudiants se faire harceler et être forcés de quitter le campus par les agents de sécurité de l’Université McMaster. Assimiler l’expression pacifique d’idées urgentes à une forme d’inconduite et de méfait revient à supprimer la pensée politique, la dissidence, le militantisme et l’organisation. Au lieu de valoriser les voix des étudiantes et étudiants, les administrations de l’USF et de McMaster ont cherché à les supprimer en faisant une utilisation de mauvaise foi de leur code de conduite, tout en faisant fi du message fondamental que ces étudiantes et étudiants ont communiqué. Malheureusement, ces événements risquent de dissuader des étudiantes et étudiants de participer à de futures actions par crainte de répercussions disciplinaires ou d’une arrestation par les services de police du campus, malgré l’importance desdites actions. Dans les deux cas, l’université crée un environnement où les pensées et actions politiques divergentes sont découragées et où l’acquiescement au programme de l’administration est imposé.
La Fédération considère que ces deux événements sont liés. Les établissements ont toujours eu intérêt à étouffer le militantisme étudiant pour soutenir leurs intérêts et ceux d’organismes privés. Les racines des services de police généralisés sur les campus canadiens sont liées à des périodes de militantisme politique sur ces campus. Le maintien de l’ordre revêt de nombreuses formes et ne s’inscrit pas uniquement dans un contexte juridique. Le maintien de l’ordre et la surveillance se produisent dans des contextes universitaires et non universitaires, par le biais des codes de conduite cités à l’USF ou par des interrogatoires menés sans justification par des agents de sécurité du campus. La Fédération demande l’abolition des services de police sur les campus et s’oppose à la pratique consistant à pénaliser l’organisation étudiante et à la réduire au silence. La Fédération maintient sa demande de désinvestissement dans les combustibles fossiles à l’endroit des établissements d’enseignement postsecondaire.
La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (FCÉÉ) est le syndicat étudiant le plus ancien et le plus important au Canada. Elle représente plus de 350 000 étudiantes et étudiants au niveau collégial et universitaire dans toutes les régions de la province.