La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants–Ontario est solidaire des étudiantes et étudiants internationaux de l’Alpha College de Scarborough qui ont réussi à s’organiser contre la tentative de l’établissement d’abandonner de force des cours du trimestre de printemps sans préavis.
L’Ontario compte actuellement plus de 400 collèges privés d’enseignement professionnel, dont beaucoup se livrent à des activités de recrutement sans scrupules pour attirer le plus grand nombre possible d’étudiantes et d’étudiants internationaux. Les étudiantes et étudiants internationaux, en particulier ceux originaires d’Asie du Sud, représentent un bassin lucratif pour les collèges privés, qui les attirent souvent sous de faux prétextes, par l’intermédiaire d’agences de recrutement douteuses, en leur promettant des cours faciles, en abaissant les exigences linguistiques et en leur offrant la fausse garantie de contourner la limite de 20 heures de travail [par semaine] pendant leurs études.
Après avoir atterri au Canada et payé plus de 30 000 $ par année en frais de scolarité, les étudiantes et étudiants se retrouvent dans l’embarras pour conserver leur statut, car ils découvrent souvent que leurs cours ne répondent pas aux exigences requises pour leur rendre admissibles à un permis de travail postdiplôme (PTPD) valide. Cela se produit pour de multiples raisons, les plus courantes étant les « abandons » non officiels ou le fait que l’établissement n’est pas un établissement d’enseignement désigné (EED). Alors que divers collèges du Québec et de la Colombie-Britannique font déjà l’objet d’un examen minutieux de la part du gouvernement pour cause de mauvaises pratiques, l’Ontario connaît maintenant une tendance similaire et croissante avec l’augmentation du nombre de tels établissements.
Le dernier en date est l’Alpha College de Scarborough, un établissement privé affilié au St. Lawrence College, où des centaines d’étudiantes et d’étudiants internationaux, principalement originaires d’Inde, ont été laissés en plan lorsque les autorités de l’établissement ont brusquement annoncé un abandon officieux de programmes de cours du printemps. Des étudiantes et étudiants ont organisé une manifestation assise qui a duré plus de sept jours pour protester contre l’insensibilité et le manque de responsabilité des autorités du collège. Ils ont été accueillis par une forte résistance et une présence de services de sécurité, le personnel de sécurité ayant jeté leurs effets personnels pour les dissuader de protester. Au septième jour de la protestation, l’administration a cherché à minimiser les conséquences de ses actions – qualifiant sa décision d’« erreur technique » – pour ensuite revenir sur sa décision.
Bien que des pauses prévues soient clairement stipulées dans le programme, des pauses non officielles – ou « abandons » – peuvent avoir de graves conséquences pour les étudiantes et étudiants internationaux. Le fait de prendre une pause non officielle au cours d’une année peut rendre un-e étudiant-e inadmissible à demander un PTPD, ce qui complique encore plus sa capacité à demander la résidence permanente, un objectif pour plus de 70 % des étudiantes et étudiants internationaux.
La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants–Ontario est solidaire des étudiants de l’Alpha College de Scarborough et s’oppose aux actions insensibles de l’administration du collège. Si les étudiantes et étudiants de l’Alpha College ont réussi à s’organiser contre les abandons non officiels, ils ont dû prendre des risques considérables pour y parvenir. La Fédération soutient l’appel de mettre fin aux collèges privés à but lucratif qui utilisent les étudiantes et étudiants internationaux comme des vaches à lait, utilisent de faux prétextes et exploitent et profitent des vulnérabilités des étudiantes et étudiants internationaux.
La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants–Ontario est l’organisation étudiante la plus ancienne et la plus importante de la province, représentant plus de 350 000 étudiantes et étudiants dans des collèges et universités de toutes les régions de l’Ontario.