La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants exprime sa solidarité avec les 55 000 travailleuses et travailleurs des postes, représentés par le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP), qui sont en grève. Les travailleuses et travailleurs des postes négocient pour obtenir des salaires équitables, des conditions de travail sécuritaires, la sécurité d’emploi, le droit de prendre leur retraite dans la dignité et l’expansion des services publics. Ce faisant, ils font face à un employeur qui négocie de mauvaise foi, a décrété un lock-out contre eux et attend que le gouvernement fédéral mette en œuvre la loi de retour au travail en violation directe des droits des grévistes.
Des décennies de complicité entre Postes Canada, le gouvernement fédéral et les grandes entreprises ont fait en sorte que, aujourd’hui, Postes Canada ne se comporte plus comme un service public. La société d’État est devenue une entreprise qui accorde la priorité au profit ainsi qu’à des entreprises comme Amazon, eBay, Purolator et DHL. Ces pratiques ont aussi pour effets de menacer la sécurité d’emploi et d’accroître le recours à des entrepreneurs tiers, avec comme objectif ultime de transformer les travailleuses et travailleurs des postes en travailleuses et travailleurs à la demande. Cela aurait pour conséquence de considérer les travailleuses et travailleurs comme entrepreneurs indépendants, les dérobant ainsi de toute protection ou stabilité en matière d’emploi.
Postes Canada affirme être financièrement incapable de répondre aux demandes salariales des travailleuses et travailleurs des postes. Toutefois, à mesure que la demande de livraison de colis augmente, les profits sont acheminés aux entrepreneurs privés de Postes Canada, tandis que les travailleuses et travailleurs sont constamment laissés pour compte. Il est déplorable que, à mesure que la crise du coût de la vie demeure hors de contrôle, les salaires des travailleuses et travailleurs continuent à stagner. En refusant aux travailleuses et travailleurs des postes le droit à des salaires équitables, Postes Canada condamne des dizaines de milliers de travailleuses et travailleurs à la précarité à vie.
Les enjeux des étudiants postsecondaires reflètent celles des travailleuses et travailleurs des postes. Les étudiantes et étudiants postsecondaires continuent à faire les frais de hausses de loyers ainsi que d’augmentations de leurs frais d’épicerie et de transports en commun. Ce sont les étudiantes et étudiants qui souffrent le plus des compressions des services publics et qui font face aux effets de la privatisation de l’éducation. Les étudiantes et étudiants de l’Ontario connaissent le sort des travailleuses et travailleurs des postes et rejettent toute tentative de vilipender des travailleuses et travailleurs qui exercent leur droit de grève fondamental; ils demeureront solidaires avec eux jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites.
La protection en matière d’emploi pour des travailleuses et travailleurs syndiqués et non syndiqués a été obtenue grâce au travail d’organisation des travailleuses et travailleurs, et le STTP, parmi d’autres syndicats, a une longue histoire de lutte pour les droits des travailleuses et travailleurs. Ce sont les travailleuses et travailleurs du STTP qui, en 1981, ont gagné le droit pour l’ensemble des travailleuses et travailleurs au Canada à un congé de maternité payé. Qu’il soit question de congés de maladie payés, de protections contre le harcèlement, d’avantages sociaux collectifs ou même de pauses-repas payées, les étudiantes et étudiants qui font leur entrée sur le marché du travail bénéficieront de la lutte continue pour obtenir de meilleures conditions de travail pour toutes et tous.
Alors que le gouvernement fédéral continue de couper dans le financement de l’éducation, des soins de santé et des services publics, la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants–Ontario se rallie aux travailleuses et travailleurs des postes dans leur lutte pour maintenir et étendre nos services publics. La Fédération demande à l’employeur, Postes Canada, de négocier de bonne foi avec le STTP et de répondre aux demandes des travailleuses et travailleurs des postes.
La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants–Ontario fait écho aux demandes des travailleuses et travailleurs des postes en grève :
- Des salaires équitables
- De meilleurs avantages sociaux
- Des conditions de travail sécuritaires
- Le droit de prendre sa retraite dans la dignité
- L’expansion du service postal public