La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants–Ontario s’inquiète des récentes coupures de programme effectuées par les collèges et les universités de l’Ontario. Au cours des dernières semaines, des établissements d’enseignement postsecondaire ont commencé à annoncer des coupures de programmes à tous les niveaux d’étude. Ces coupures s’inscrivent dans la détérioration de l’éducation postsecondaire dans cette province – une détérioration qui a des conséquences autant sur les étudiantes et étudiants que sur les travailleuses et travailleurs. Le corps professoral représenté par le Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario (SEFPO) a manifesté son appui à une éducation financée par l’État et s’est opposé aux coupures de programmes. Le corps professoral comprend très bien les répercussions de programmes sous-financés, de salles de classe bondées et du manque de temps pour offrir du soutien aux étudiantes et étudiants. Dans le secteur collégial, le sous-financement a déjà des effets durables sur l’avenir immédiat des étudiantes et étudiants de niveau collégial.

Les étudiantes et étudiants s’inquiètent de l’avenir de leurs programmes. Les collèges et les universités ne sont pas en sécurité dans cette province. Plusieurs collèges – dont le Collège Algonquin, le Collège Centennial, le Collège Fanshawe, le Collège Mohawk, le Collège Seneca, le Collège Sheridan – ainsi que l’Université York et l’Université Queen’s ont annoncé des coupures ou des déficits majeurs de programmes, précarisant du coup l’avenir des étudiantes et étudiants ainsi que des travailleuses et travailleurs. Les étudiantes et étudiants ainsi que les travailleuses et travailleurs ont été témoins des répercussions de l’insolvabilité financière de l’Université Laurentienne en 2021, alors que le gouvernement de l’Ontario n’est pas intervenu pour venir en aide à l’Université Laurentienne. C’est ce qui a permis à l’université d’invoquer la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC) pour couper des programmes et mettre à pied des membres du corps professoral. Les étudiantes et étudiants ainsi que les travailleuses et travailleurs savent que les annonces de déficits, de coupures et de suspensions de programmes ainsi que de fermetures de campus se solderont par des mises à pied massives et des coupures de programmes.

Il faut surtout remettre en question les coupures aux programmes interdisciplinaires. Il ressort clairement du plus récent débat électoral provincial que les chef-fe-s des partis politiques de l’Ontario n’ont aucun plan ni aucune solution réelle pour mettre fin au sous-financement chronique de l’éducation postsecondaire. Les chef-fe-s de parti veulent faire croire au public que ces programmes sont inutiles et les établissements d’enseignement invoquent cette raison comme excuse pour couper des programmes sans la moindre hésitation. Des suggestions visant à accorder la priorité en éducation aux STIM plutôt qu’aux « cours de tissage de paniers » ou encore à introduire un plafond de 10 % applicable aux étudiantes et étudiants internationaux sont des indications claires que les chef-fe-s de parti n’ont aucune idée de ce qui est nécessaire pour maintenir des programmes dans les collèges et les universités du réseau public de l’Ontario. L’éducation n’existe pas uniquement pour approvisionner le marché du travail. Tous les programmes ont leur importance et toutes les compétences sont transférables, et c’est la raison d’être même des collèges et des universités.

Par coïncidence, ces annonces arrivent à un moment après que les collèges et les universités ont cité le manque de revenus sur lesquels ils dépendaient sans gêne et dont les étudiantes et étudiants internationaux ont fait les frais pendant des décennies. Cette crise financière manufacturée, orchestrée par le gouvernement, a laissé les établissements d’enseignement, petits et grands, dans une situation financière difficile en l’absence de nouveaux investissements. Exploiter les étudiantes et étudiants internationaux et en faire des boucs émissaires, c’est contraire à l’éthique. De surcroît, ce sont des pratiques enracinées dans la xénophobie et le racisme qui doivent cesser immédiatement.

Contrairement à ce que propose le gouvernement, la solution allant de l’avant n’est pas de multiplier les programmes de transition. Les étudiantes et étudiants ainsi que les travailleuses et travailleurs demandent plutôt au ministère des Collèges et Universités de mettre fin au sous-financement chronique. C’est une occasion pour les chef-fe-s de parti à cette élection de prendre la situation au sérieux et d’élaborer un plan de financement immédiat de l’éducation postsecondaire au profit des étudiantes et étudiants ainsi que des travailleuses et travailleurs.

La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants–Ontario est l’organisation étudiante la plus ancienne et la plus importante de la province, représentant plus de 350 000 étudiantes et étudiants dans des collèges et universités de toutes les régions de l’Ontario.