La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants – Ontario appuie sans réserve et affirme sa solidarité à l’égard des membres de l’unité 1 du local 901 de l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) qui ont déclenché la grève lundi dernier, le 10 mars 2025. La grève déclenchée par le local 901 de l’AFPC découle du défaut de l’administration de l’Université Queen’s d’en arriver à une entente avec plus de 2 000 travailleuses et travailleurs étudiants qui demandent un salaire équitable et décent. 

Nous faisons écho aux préoccupations du local 901 de l’AFPC qui sont sincères à la grandeur de la province. Le financement des études supérieures au Canada est resté inchangé depuis plus de vingt ans, de sorte que la plupart des étudiantes et des étudiants en Ontario sont gravement sous-rémunérés et subsistent avec un salaire annuel de 25 000 $ ou moins. Les étudiantes et les étudiants diplômés ne reçoivent pas une rémunération correspondant à leur travail. Les demandes du local 901 de l’AFPC sont justes et équitables, en particulier lorsqu’on regarde les conditions de travail que connaissent leurs membres. Il arrive souvent que les étudiantes et les étudiants diplômés tout comme les adjointes et les adjoints à l’enseignement doivent en faire plus en échange d’une rémunération moindre et dans des lieux de travail qui sont très précaires. Un meilleur financement s’impose pour couvrir les frais de subsistance de base, le logement, les soins de santé et les droits de scolarité en pleine crise liée au coût de la vie. Tout au long du processus de négociation, l’AFPC a souligné l’absence d’une rémunération versée pour la préparation du contenu des cours, l’inexistence d’une solution équitable suite aux années lors desquelles le projet de loi 124 a entraîné un gel des salaires et le soutien minimal aux problèmes de santé mentale et aux garderies. Cela témoigne d’un manque de respect à l’endroit du travail que les membres du local 901 de l’AFPC font pour l’institution et pour le processus de négociation. 

Alors que le conseil d’administration de l’Université Queen’s prédit un déficit de 35,7 millions de dollars, l’institution risque de connaître un avenir précaire, en particulier lorsqu’on constate l’absence de financement du gouvernement provincial. Les étudiantes et les étudiants tout comme les travailleuses et les travailleurs ont déjà connu une telle situation – l’insolvabilité de l’Université Laurentienne en 2021, qui a entraîné l’annulation de programmes, des mises à pied massives et l’incapacité pour les étudiantes et les étudiants de terminer leur diplôme ou leur recherche de maîtrise. Tout cela s’explique par des décennies de sous-financement de l’éducation postsecondaire et d’une dépendance excessive à l’égard des droits de scolarité pour financer les institutions, plutôt que de compter sur un financement public stable à long terme. Alors que la grève du local 901 de l’AFPC se poursuit, les étudiantes et les étudiants tout comme les travailleuses et les travailleurs connaissent les risques si l’institution continue de pénaliser les travailleuses et les travailleurs pour sa crise financière. 

Les étudiantes et les étudiants des cycles supérieurs en Ontario ont de la difficulté à joindre les deux bouts. Alors qu’ils se consacrent à leurs propres travaux de recherche et de cours, les étudiantes et les étudiants des cycles supérieurs assument de nombreux rôles différents dans le système d’éducation postsecondaire, entre autres, en apportant un soutien académique, à titre d’adjoints à l’enseignement et à la recherche pour l’université, ainsi qu’en aidant les membres des facultés et les autres étudiantes et étudiants – malgré que leurs salaires équivalent à la moitié du salaire minimal annuel. 

Depuis 2018, nous avons constaté à quel point les compressions budgétaires dans l’éducation postsecondaire ont nui aux étudiantes et aux étudiants tout comme aux travailleuses et aux travailleurs. Alors qu’on se prépare à un autre mandat du gouvernement provincial de Doug Ford ou qu’on négocie avec des administrateurs qui priorisent les profits aux dépens des gens, cela nous rappelle que les étudiantes et les étudiants tout comme les travailleuses et les travailleurs doivent s’unir pour répondre à notre demande d’un système d’éducation amélioré. Autrement, nous risquons d’assister aux torts irréparables dont souffriront les institutions publiques. Nous comptons maintenant plus que jamais sur la solidarité entre les travailleuses et les travailleurs ainsi que les étudiantes et les étudiants alors que nous prévoyons une autre année de crise pour notre système d’éducation postsecondaire.

Ensemble, nous vaincrons!