La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants–Ontario est profondément préoccupée par l’intention du premier ministre de l’Ontario de reconnaître le Canada Christian College comme établissement autorisé à délivrer des diplômes. Les étudiantes et étudiants sont d’autant plus préoccupés par le fait que le premier ministre a dissimulé cette mesure dans le projet de loi 213, une pièce législative qui n’a rien à voir avec l’éducation postsecondaire.
Le président du Canada Christian College, Charles McVety, est connu pour ses opinions homophobes, racistes, islamophobes et transphobes. Il a activement mené des campagnes contre le droit égal au mariage, les droits des transgenres et l’adoption en plus d’avoir toujours tenu d’horribles propos islamophobes. La direction du Canada Christian College ainsi que les départements et les programmes de ce dernier ont une longue histoire bien documentée d’antisémitisme, d’islamophobie, d’homophobie et de transphobie entre autres. En 1983, le gouvernement conservateur de l’époque avait retiré à l’établissement sa capacité de délivrer des diplômes à la suite de plusieurs scandales.
Conférer à une personne et à un établissement ayant de tels préjugés documentés le pouvoir de délivrer des diplômes équivaut à habiliter l’oppression. La décision de l’Assemblée législative de conférer à cet établissement le pouvoir de délivrer des diplômes irait directement à l’encontre de sa responsabilité de faire respecter le Code des droits de la personne de l’Ontario. Cette action légitime une organisation financée par le secteur privé, dont la haine est flagrante. La Fédération s’oppose vivement à l’adoption du projet de loi 213 ainsi qu’aux préjugés perpétués par M. McVety et son collège.
Il est extrêmement préoccupant que le premier ministre ne reconnaisse pas les effets néfastes de son allégeance à M. McVety. Le choix du premier ministre d’habiliter le Canada Christian College et M. McVety porte atteinte à la province de l’Ontario et aux principes d’équité qu’elle prétend défendre. La Fédération s’engage à créer des campus et des communautés plus équitables et plus justes. Légitimer un établissement qui cherche à faire exactement le contraire est un énorme revers pour l’éducation postsecondaire.
Le premier ministre et son gouvernement progressiste-conservateur doivent revenir sur leur décision de soutenir et de légitimer les pratiques discriminatoires et préjudiciables du Canada Christian College et de ses dirigeants. Les établissements d’enseignement postsecondaire ont le devoir de favoriser la diversité et l’acceptation afin de donner à l’ensemble des étudiantes et étudiants la possibilité de réussir.