La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants–Ontario est solidaire de la Scarborough Campus Students’ Union (SCSU) à l’Université de Toronto – campus de Scarborough. La SCSU et des membres étudiants élus de l’exécutif ont fait l’objet de multiples menaces et de déclarations inexactes qui portent atteinte à la démocratie et à l’autonomie des étudiantes et étudiants. Plus récemment, l’administration de l’Université de Toronto a publié une déclaration concernant les décisions prises par ses membres.
La SCSU est un syndicat étudiant et une section locale membre de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants. Il s’agit d’une organisation indépendante dirigée par des étudiantes et étudiants qui suit les directives et les orientations de ses membres par le biais de processus décisionnels démocratiques quand vient le temps de prendre des décisions sur, par exemple, des positions politiques, des orientations et des affaires du syndicat étudiant. Au cours de la dernière année, la SCSU a adopté une motion soutenant la campagne Boycott, désinvestissements et Sanctions (BDS) demandée par la société civile palestinienne en 2005 pour mettre fin à l’occupation israélienne de toutes les terres palestiniennes et arabes, permettre aux réfugiés de retourner dans leurs foyers, lever le siège de la bande de Gaza et accorder l’égalité des droits civils aux citoyens palestiniens d’Israël. Cette campagne s’appuie sur le droit international et les droits de la personne tels qu’énoncés dans la résolution 194 des Nations Unies et les résolutions 242 et 2334 du Conseil de sécurité des Nations Unies entre autres.
Après que la politique de la résolution a été créée et adoptée par les membres réunis pour l’assemblée générale annuelle (AGA) de 2021, l’administration de l’Université de Toronto a publié une déclaration condamnant les motions adoptées par la SCSU, en plus d’affirmer qu’elles étaient incompatibles avec les valeurs fondamentales de liberté d’expression et d’inclusion de l’université. Ces accusations sont fausses. La politique qui a été adoptée ne constitue pas un « test politique » pour les membres et ne désigne pas un État-nation en particulier. Elle prend plutôt position sur une question de droits internationaux la personne, ce que toutes les institutions et organisations sont en mesure de faire. En outre, la SCSU a consulté des groupes étudiants et des parties prenantes sur le campus pour s’assurer que la mise en œuvre de la politique BDS est conforme aux valeurs d’inclusion, de transparence et de liberté d’expression. La volonté des membres de soutenir cette campagne est indépendante des politiques de l’Université de Toronto et, comme indiqué dans la politique, elle ne cherche pas à discriminer les étudiantes et étudiants sur quelque motif que ce soit. La politique est conforme au mandat de la SCSU et de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants–Ontario, selon lequel elle ne fait aucune discrimination à l’égard de ses membres sur la base de la religion, du sexe, de la sexualité, de l’ethnicité, de la culture ou du patrimoine. La Fédération rejette également le sentiment de l’administration selon lequel l’accent mis sur l’État-nation d’Israël et ses politiques ou actions est « profondément perturbant ». Les étudiantes et étudiants prennent régulièrement des positions sur les États-nations en fonction d’événements internationaux, et une exemption ici ne ferait que prouver un statut exceptionnel qui transgresse les normes appliquées à tous les États-nations.
La Fédération soutient les décisions prises par les membres de la SCSU ainsi que l’ensemble des comités et des personnes ayant supervisé leurs activités et procédures. Nous demandons instamment à l’administration de l’université de ne pas s’immiscer dans l’autonomie du syndicat étudiant ou dans les décisions politiques prises par ses membres, ni de tenter d’influencer ou de renverser des décisions prises par les étudiantes et étudiants. Nous demandons également à l’université de s’engager de bonne foi dans cette politique et dans la campagne BDS et de s’abstenir de faire des remarques ou des inclusions générales sur la campagne et la politique qui en découle. Nous demandons à l’administration de protéger les membres étudiants élus de l’exécutif contre le ciblage et le harcèlement qui les visent.
La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (FCÉÉ) est le syndicat étudiant le plus ancien et le plus important au Canada. Elle représente plus de 350 000 étudiantes et étudiants au niveau collégial et universitaire dans toutes les régions de la province.