La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants–Ontario exprime avec véhémence sa solidarité à l’endroit du mouvement des étudiantes et étudiants et des jeunes du Bangladesh, qui se lève pour demander l’abolition du système de quotas d’emplois du gouvernement néolibéral et pour freiner une fermeture du pays.

Au cours de la dernière semaine, des masses d’étudiantes et d’étudiants ont pris les rues d’assaut pour exiger la fin de la politique discriminatoire de l’actuel système de quotas gouvernementaux. C’est un système qui réserve jusqu’à 30 % des emplois au sein de la fonction publique et de l’appareil gouvernemental aux membres de familles d’anciens combattants qui se sont battus dans la guerre de libération du Bangladesh en 1971. Les étudiantes et étudiants ont également exigé qu’un quota minimal soit assuré pour les membres de groupes marginalisés et opprimés au pays. La police bangladaise et les forces paramilitaires du pays ont harcelé et brutalisé plus d’un millier d’étudiantes et d’étudiants et ont assassiné plus d’une centaine d’entre eux. La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants–Ontario s’oppose fermement à la violence sanctionnée par l’État contre les étudiantes et étudiants qui manifestent. Le gouvernement bangladais a maintenant imposé une interdiction totale, après avoir coupé toute communication avec l’étranger et décrété un couvre-feu. Pourtant, les étudiantes et étudiants refusent de reculer dans leur lutte contre les politiques très impopulaires en matière de quotas. Cette lutte se déroule en pleine période de crise économique et de hausse de chômage parmi les jeunes. 

Les similitudes entre les tactiques répressives utilisées contre les étudiantes et étudiants, ici et ailleurs dans le monde, sautent aux yeux. Lorsque des étudiantes et étudiants luttent contre l’oppression systémique et la violence de l’État, la réponse répétée de l’État est et demeure de l’intimidation et de la brutalité. Un portrait similaire se dessine quant à l’intensification du mouvement étudiant au « Canada » au cours des derniers mois, alors que des étudiantes et étudiants ainsi que des membres de la communauté persistent à reprendre le contrôle physique et culturel d’espaces sur les campus et hors de ceux-ci, en réponse au mouvement mondial de solidarité avec la Palestine et à une fin de la violence impériale et coloniale. En cette époque, le rôle des étudiantes et étudiants devient central – le mouvement étudiant sera toujours impératif pour démanteler l’oppression à la fois sur les campus et dans le monde entier. 

Il est démontré à maintes reprises que la nature historique du mouvement étudiant et la menace constante qui plane sur l’autonomie des étudiantes et étudiants sont des éléments essentiels dans l’évaluation de la lutte contre les systèmes oppressifs et des luttes partout sur le globe. La FCEE–O se joint au mouvement étudiant au Bangladesh pour exiger un système de quotas centré sur les travailleuses et travailleurs, les paysannes et paysans, les communautés autochtones, les personnes non conformes dans le genre, les personnes de langue minoritaire et, dans l’ensemble, les besoins multiples des populations censées bénéficier de ce système.

La Fédération demande à un mouvement étudiant unifié à l’échelle mondiale de se rendre dans les rues, tout en continuant à revendiquer la gratuité et l’accessibilité de l’éducation ainsi qu’un avenir juste.

En toute solidarité,

La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants–Ontario