TORONTO (ONTARIO) – Il ne reste que quelques jours à la session de l’Assemblée législative de l’Ontario avant le congé d’été, et le ministère des Collèges et Universités, de l’Excellence en recherche et de la Sécurité a annoncé un nouveau projet de loi pour prétendument assurer « l’amélioration quant à la transparence des frais pour les étudiantes et étudiants postsecondaires » et « l’exigence pour les universités et les collèges financés par des fonds publics d’avoir des politiques d’admission claires et basées sur le mérite ». Ces changements proposés sont alarmants pour les étudiantes et étudiants à de nombreux égards.
Le projet de loi 33 vise à introduire une surveillance de grande portée de la part du ministère sur les frais afférents des établissements d’enseignement et le ministère est dans l’erreur lorsqu’il affirme qu’une telle surveillance rendra l’éducation plus accessible. Ce ne sont pas les frais afférents qui rendent l’éducation coûteuse et inaccessible; ce sont les frais de scolarité élevés que doivent payer les étudiantes et étudiants en raison de l’inaction du gouvernement qui nuisent à l’accessibilité. Ce n’est pas surprenant, étant donné les tentatives précédentes du gouvernement par l’intermédiaire de la mesure en faveur de la liberté de choix chez les étudiantes et étudiants de s’ingérer dans le dossier des frais démocratiquement établis par les syndicats étudiants et d’autres frais afférents facturés aux étudiantes et étudiants. Les frais afférents financent les services essentiels dont dépendent les étudiantes et étudiants, des services tels que des services de santé mentale, des centres pour victimes de violences sexuelles, des banques alimentaires, etc. La Fédération a déjà contesté la mesure en faveur de la liberté de choix chez les étudiantes et étudiants devant les tribunaux en 2019, puis de nouveau en 2021, jugeant que l’ancienne directive politique gouvernementale était illégale. Les étudiantes et étudiants l’ont fait très clairement savoir : les frais afférents ne sont pas le problème; le problème est l’insuffisance du financement provincial.
Le projet de loi 33 comprend également une proposition exigeant que les collèges et les universités décrivent leurs politiques d’admission, ce qui laisse entendre que les établissements ne suivent pas à l’heure actuelle la pratique d’admissions fondées sur le mérite. Bien qu’il incombe au gouvernement de financer publiquement les collèges et les universités de l’Ontario, ces établissements d’enseignement sont indépendants du gouvernement d’un point de vue scolaire et doivent le demeurer. Cette indépendance et cette autonomie sont essentielles à la santé et à la solidité de l’intégrité scolaire, assurant ainsi de la recherche et des libertés scolaires de calibre mondial. En outre, ce changement de politique érode des décennies de travail de défense visant à représenter des groupes sous-représentés dans le système d’éducation postsecondaire, et il s’agit d’une tentative à peine voilée de miner des efforts déployés pour améliorer l’équité et l’inclusion en éducation.
Les établissements n’ont pas besoin de plus de bureaucratie, ils ont besoin d’un financement de l’éducation postsecondaire à long terme qui est adéquat et stable. Bien que le gouvernement Ford cherche à « supprimer des lourdeurs administratives », il introduit pourtant une surveillance inutile des collèges et des universités qui peinent à joindre les deux bouts. Au cours des derniers mois, plusieurs établissements ont annoncé la fermeture de programmes et de campus en raison de déficits budgétaires; ces déficits sont exacerbés par le sous-financement chronique de l’éducation postsecondaire et la dépendance excessive insoutenable des frais de scolarité des étudiantes et étudiants internationaux en l’absence de financement provincial.
L’éducation postsecondaire traverse une crise financière depuis des décennies, et c’est une crise qui n’a qu’été aggravée et accélérée par le gouvernement Ford depuis sa première élection en 2018. Le projet de loi 33 ne corrige aucunement le manque de financement des collèges et universités de l’Ontario. Les étudiantes et étudiants demandent au ministère de respecter leur autonomie – ainsi que l’autonomie des syndicats étudiants et des groupes sur les campus – et de révoquer immédiatement le projet de loi 33 et la surveillance inutile des frais afférents.
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La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants–Ontario est l’organisation étudiante la plus ancienne et la plus importante de la province, représentant plus de 350 000 étudiantes et étudiants dans des collèges et universités de toutes les régions de l’Ontario.
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Adaeze Mbalaja, coordonnatrice des campagnes et des communications, a.mbalaja@cfsontario.ca, 647 608-4074
Cyrielle Ngeleka, présidente de la FCEE–Ontario, c.ngeleka@cfsontario.ca