Les étudiantes et étudiants accueillent avec enthousiasme l’annonce du gouvernement provincial qu’il s’engageait à construire une nouvelle université de langue française en Ontario, après la publication d’un rapport préliminaire. La population étudiante francophone caresse cet espoir depuis des années. Cependant, il n’en demeure pas moins qu’elle s’inquiète du financement des établissements, ainsi que de la faisabilité et de l’avenir de ce projet. Alors que le gouvernement va de l’avant avec cette proposition, il doit travailler en étroite collaboration avec les étudiantes et étudiants francophones et l’ensemble de la communauté franco-ontarienne.
Le 28 août, le rapport Adam, qui souligne les résultats et les recommandations du Conseil de planification pour une université de langue française en Ontario, a été rendu public. Le rapport recommande la création d’une université de langue française en Ontario qui offrirait une gamme complète de programmes de tous les cycles universitaires (du 1er cycle au doctorat), dirigée par des francophones pour des francophones. Le gouvernement provincial a réagi au rapport Adam peu après sa publication, déclarant qu’il avait l’intention d’aller de l’avant avec l’établissement d’une université de langue française dans le sud-ouest central de l’Ontario, plus particulièrement à Toronto.
« L’université de langue française est une étape importante en vue de répondre aux besoins des francophones dans le sud-ouest central de l’Ontario, a déclaré Nour Alideeb, présidente de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants–Ontario. Nous espérons que le gouvernement de l’Ontario saisira cette occasion passionnante pour élargir l’étendue des options pour l’éducation en français ou bilingue et, par la même occasion, compléter les excellentes options en matière d’éducation qui sont offertes dans les établissements de langue française et bilingues actuels comme l’Université Laurentienne, l’Université d’Ottawa ou le Collège Glendon de l’Université York. »
La province de l’Ontario a actuellement deux collèges publics de langue française, trois établissements publics bilingues, ainsi qu’une université de langue française dont le financement est public dans le Nord de l’Ontario. Depuis des années, les étudiantes et étudiants demandent au gouvernement provincial d’augmenter le nombre d’établissements postsecondaires de langue française en Ontario. En 2014, les membres de la Fédération ont voté pour appuyer une université de langue française en Ontario, et se sont joints depuis à de nombreuses autres organisations provinciales qui en faisaient aussi la demande. Les étudiantes et étudiants sont toutefois catégoriques : une nouvelle université de langue française devrait s’accompagner d’un financement du gouvernement plutôt que soient réorientés les fonds du gouvernement d’autres établissements bilingues qui sont déjà insuffisamment financés, et ne devrait pas entrer en concurrence avec ces autres établissements.
« À une époque où diminue le financement public pour l’enseignement supérieur en Ontario, la mise en œuvre d’une nouvelle université de langue française devrait stimuler de nouveaux investissements dans l’éducation collégiale et universitaire, et non réduire une source de fonds qui se raréfie déjà, a dit Nour Alideeb, présidente de la Fédération. Vu les défis démographiques et financiers qui ont déjà des répercussions sur les inscriptions au niveau postsecondaire en Ontario, il est essentiel que la province consulte les étudiantes et étudiants francophones et de l’ensemble de la communauté franco-ontarienne alors qu’elle s’apprête à remplir cette importante promesse. »
La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants-Ontario est l’organisation étudiante provinciale la plus ancienne et la plus importante, représentant plus de 350 000 étudiantes et étudiants des collèges et de tous les cycles universitaires de toutes les régions de l’Ontario.