Alors que le trimestre d’hiver 2018 tire à sa fin, la Fédération se penche sur l’année écoulée et sur ce qu’elle a signifié pour les étudiantes et étudiants et pour les travailleuses et travailleurs du campus. Depuis l’automne 2017, l’Ontario a connu de multiples grèves sur les campus de la province. Ces mesures ont clairement démontré que l’Ontario fait face à une crise concernant les conditions de travail équitables pour les travailleuses et travailleurs du secteur de l’éducation postsecondaire.
Le Syndicat des employées et employés de la fonction publique de l’Ontario (SEFPO), qui représente plus de 17 000 professeures, professeurs, travailleuses et travailleurs de soutien dans les collèges publics de l’Ontario, a lancé une grève de cinq semaines à l’échelle de la province, laquelle a eu des répercussions considérables sur les étudiantes, les étudiants, les travailleuses et les travailleurs. La décision du gouvernement de l’Ontario de mettre en œuvre une loi de « retour au travail » pour les travailleuses et travailleurs des collèges en grève a complètement miné le processus de négociation entre le SEFPO et le Conseil des employeurs des collèges. Comme les travailleuses et travailleurs des collèges retournent à des conditions de travail médiocres, semblables à ce qu’ils avaient au départ, la Fédération s’attend à d’autres conflits et à des grèves éventuelles dans les efforts de négociation à venir. Cette grève a été la première de l’année scolaire 2017-2018 et a été suivie de bien d’autres.
Les mesures de grève ont été mandatées par de nombreux syndicats représentant les étudiantes et étudiants des cycles supérieurs. Les étudiantes et étudiants des cycles supérieurs font face à des pressions uniques puisqu’ils ont le double mandat d’être travailleurs universitaires sur le campus en plus d’être étudiants. Ces pressions peuvent prendre la forme de frais de scolarité toujours plus élevés, de faibles salaires et de conditions de travail médiocres. Nous avons vu ces luttes soulignées par les grèves de la section locale 3903 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui représente les assistantes et assistants à l’enseignement, les professeures et professeurs contractuels et les assistantes et assistants aux études supérieures de l’Université York, ainsi que de la section locale 4600 du SCFP, qui représente les assistantes et assistants à l’enseignement et les chargées et chargés de cours contractuels de l’Université Carleton. Bien que la section locale 4600 du SCFP soit finalement parvenue à une entente avec l’employeur, la section locale 3903 du SCFP entame sa huitième semaine de grève. La Fédération continue d’être solidaire des grévistes de l’Université York.
Plus récemment, un autre mandat de grève a été approuvé par la section locale 610 de l’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC). Le fait qu’autant de syndicats du campus ont envisagé la possibilité d’une grève et, dans certains cas, ont donné suite à des mesures de grève indique clairement que, de tous les coins de la province, les travailleuses et travailleurs du campus sont de plus en plus insatisfaits de leurs conditions et de leurs salaires et que les employeurs du campus continuent de négocier de mauvaise foi.
L’Ontario a couvert très peu de terrain dans la lutte pour les droits des travailleuses et travailleurs des universités et des collèges. La Fédération demande à tous les partis provinciaux qui cherchent à se faire élire de s’engager à améliorer considérablement les conditions de travail des travailleuses et travailleurs du campus. L’amélioration de la qualité de l’éducation postsecondaire commence par le soutien apporté à ces travailleuses et travailleurs. Cela signifie un financement accru et stable pour les établissements d’enseignement postsecondaire dans tous les secteurs, jumelé à une loi plus rigoureuse dans le cadre de la Loi sur les normes d’emploi.
#Équitépourlesétudiantesetétudiants signifie des conditions de travail équitables pour tous les travailleurs et travailleuses du campus!