La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants est solidaire avec le personnel enseignant des collèges représenté par le Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario (SEFPO) alors qu’il négocie avec le Conseil des employeurs des collèges (CEC) de l’Ontario. Les deux parties n’ont pas réussi à parvenir à un accord et se trouvent maintenant dans la phase de conciliation des négociations. Depuis le début, la CEC rejette les propositions raisonnables et nécessaires du SEFPO, malgré d’importantes révisions. La Fédération continuera à soutenir le SEFPO qui reste dévoué aux valeurs d’équité pour le personnel enseignant et de haute qualité d’éducation pour toutes et tous.
Le mémoire du SEFPO comprend de nombreuses propositions justes et raisonnables concernant la charge de travail, l’équité et la propriété intellectuelle. La proposition suggère que les enseignantes et enseignants reçoivent des heures supplémentaire pour les cours ayant une composante en ligne et que le temps d’évaluation par étudiant-e passe de 5 minutes et 24 secondes par semaine à 7 minutes et 12 secondes par semaine pour un cours de 3 heures. En outre, il est proposé dans le mémoire de mettre sur pied un comité mixte chargé d’élucider des questions relatives à la charge de travail, avec un arbitre neutre nommé pour rendre des décisions exécutoires en cas de différends. Le mémoire renferme quelques autres propositions. Il y est notamment proposé un libellé qui empêcherait les membres de perdre du salaire ou des heures au profit de travailleuses et travailleurs contractuels effectuant un travail qui relèverait normalement de la convention collective, des tables rondes dirigées par des Autochtones chargées de l’autochtonisation et la décolonisation des politiques des collèges ainsi qu’un libellé visant à protéger la propriété intellectuelle des enseignantes et enseignants collégiaux contre l’utilisation par l’administration. La Fédération soutient ces propositions et convient qu’elles sont nécessaires à l’amélioration du système d’enseignement collégial.
La réponse du CEC aux propositions du SEFPO est décevante et sans fondement. Le CEC affirme que les propositions du SEFPO concernant la charge de travail, les enseignantes et enseignants à charge partielle et la classification des emplois sont illégales et déraisonnables. C’est faux, car la proposition se situe bien à l’intérieur des limites du projet de loi 124, et elle est similaire à des accords existants conclus avec des établissements d’un bout à l’autre du pays. Le CEC suggère en outre que les collèges sont dans un trop mauvais état financier pour pouvoir se permettre de faire des aménagements en matière de dotation ou de charge de travail. Toutefois, cette déclaration néglige le fait que les collèges ont accumulé un excédent de près de 1,4 milliard de dollars depuis 2018. Les salaires des administratrices et administrateurs ont également augmenté, ce qui indique que là où aboutit l’argent relève simplement d’une question de priorités. De plus, dans le but de maintenir le contrôle sur la recherche menée par les membres du corps professoral, le CEC suggère que les possibilités en matière de formation et de partenariat avec des entreprises seront réduites si le corps enseignant a des droits de propriété intellectuelle sur sa recherche et son matériel didactique. Cette déclaration fait fi du fait que la proposition du SEFPO laisse une place à la négociation entre le corps enseignant et l’administration sur cette question. Dans l’ensemble, la proposition du CEC est tiède dans ses dispositions relatives à l’équité et à la justice, préférant les groupes de travail à l’action et les platitudes aux promesses.
La Fédération condamne le CEC pour ne pas avoir reconnu l’équité et la justice en acceptant la proposition raisonnable du SEFPO. La Fédération rejette la réponse tiède du CEC et son aversion pour un changement réel et positif. La Fédération soutient que des conditions de travail équitables pour le personnel enseignant des collèges favorisent une meilleure qualité d’éducation pour les étudiantes et étudiants de niveau postsecondaire et que tout le monde mérite des conditions de travail justes et équitables.
Au cours de cette période de négociation, le corps enseignant collégial représenté par le SEFPO milite pour une meilleure qualité de l’éducation, de meilleures politiques en matière d’équité et l’équité pour le corps enseignant. La Fédération soutient depuis longtemps les travailleuses et travailleurs ainsi que les intérêts qu’ils partagent avec les étudiantes et étudiants qui luttent pour un meilleur système d’éducation postsecondaire pour tout le monde.
La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (FCÉÉ) est le syndicat étudiant le plus ancien et le plus important au Canada. Elle représente plus de 350 000 étudiantes et étudiants au niveau collégial et universitaire dans toutes les régions de la province.