TORONTO – Les étudiantes et étudiants ainsi que les travailleuses et travailleurs s’inquiètent de la récente annonce du gouvernement de l’Ontario et du soutien financier qu’il a accordé à l’Université Laurentienne. L’annonce faite par le ministère des Collèges et Universités (MCU) le 16 décembre 2021 ne fait rien pour soutenir les étudiantes et étudiants, les professeures et professeurs ou les travailleuses et travailleurs – y compris celles et ceux ayant été licenciés en vertu de la LACC – ou encore la stabilité future de l’Université Laurentienne.

En dépit de cette annonce, le processus mené en vertu de la LACC continue de détruire l’Université Laurentienne. Le nouvel engagement du MCU et de la province ne fait rien pour résoudre le problème des programmes, des professeures et professeurs et des étudiantes et étudiants ayant fait les frais de l’établissement. Cette nouvelle action du gouvernement de l’Ontario n’est qu’une tentative de sauver la face auprès du public tout en contrôlant le résultat de la privatisation de l’Université Laurentienne et en établissant un dangereux précédent de privatisation et d’ingérence gouvernementale pour le reste du secteur de l’éducation postsecondaire.

L’Université Laurentienne a également annoncé la démission de membres du conseil d’administration et la nomination de nouveaux membres pour les remplacer. Les nouveaux membres du conseil d’administration non seulement seront nommés par le ministère, mais aussi remplacent d’anciens membres du conseil. C’est un mépris total de la démocratie que de nommer d’autres fonctionnaires à des postes laissés vacants par les membres démissionnaires du conseil d’administration.

Les actions du MCU n’abordent pas la question de la divulgation de documents à la vérificatrice générale ou au Comité permanent des comptes publics, qui a fait l’objet d’une proposition d’ordre officiel du président avant la clôture de la législature pour l’année civile. L’annonce financière et la nomination de représentants gouvernementaux n’interrompent pas le processus en vertu de la LACC qui suit son cours, mais poursuivent la restructuration institutionnelle et l’approche de gouvernance descendante à l’Université Laurentienne. Cela ne mènera pas à un avenir durable pour l’Université Laurentienne et la communauté locale. Au contraire, cela permettra la continuation du démantèlement de l’établissement de longue date dans l’intérêt de la privatisation. Le gouvernement de l’Ontario aurait dû financer adéquatement l’éducation postsecondaire dès le départ plutôt que de permettre à l’Université Laurentienne d’entamer le processus en vertu de la LACC.

La Fédération demande que :

  • la province de l’Ontario, en coopération avec le gouvernement fédéral, mette un terme au processus mené en vertu de la LACC en fournissant des engagements financiers d’urgence aux demandeurs;
  • le président de l’Université Laurentienne, Robert Haché, et tous les membres du conseil d’administration démissionnent;
  • à la suite de ces démissions, l’Université Laurentienne soit placée entre les mains de fiduciaires nommés publiquement pour une période limitée, jusqu’à ce que des politiques plus ouvertes et collégiales soient adoptées;
  • le manque de leadership et les échecs du conseil d’administration de l’Université Laurentienne à agir au nom de la Laurentienne en tant qu’université publique fassent l’objet d’une enquête publique et les responsables en soient tenus responsables.

 

La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (incluant la FCEE–Ontario) a signé en soutien de la déclaration de réconciliation N’Swakamok pour une voie trilatérale égale et véridique vers la restauration de l’Université à Sudbury du Comité triculturel et elle appuie le comité dans son appel au développement de nouveaux établissements autochtones, francophones et anglophones indépendants dans le Nord de l’Ontario.

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La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (FCÉÉ) est le syndicat étudiant le plus ancien et le plus important au Canada. Elle représente plus de 350 000 étudiantes et étudiants au niveau collégial et universitaire dans toutes les régions de la province.