La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants–Ontario est solidaire de l’University of Toronto Graduate Students’ Union (UTGSU). Le 8 mars, la vice-présidente et rectrice de l’Université de Toronto est intervenue de manière inappropriée et a retenu une partie des cotisations de l’UTGSU, sapant ainsi les structures, processus et décisions démocratiques mis en place pour le syndicat.

The University of Toronto Graduate Students’ Union (UTGSU) est un syndicat étudiant membre de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants–Ontario. Formée en 1964, cette section locale représente plus de 18 000 étudiantes et étudiants des cycles supérieurs. L’UTGSU organise annuellement des élections et des assemblées générales et prévoit au calendrier des réunions de son conseil général, de ses comités permanents et de son comité exécutif, qui contribuent à façonner le travail du syndicat ainsi que les règlements et les politiques qui le reflètent.

L’UTGSU a démocratiquement formé le caucus Boycott, désinvestissements et sanctions (BDS) lors de son assemblée générale annuelle de 2012. C’est donc un caucus qui est en place depuis près de dix ans. Alors que l’administration prétend affirmer la valeur de l’autonomie des organisations étudiantes sans ingérence, elle a consulté le panel du Complaint and Resolution Council on Student Societies (CRCSS) l’année dernière pour formuler des recommandations sur la manière dont les activités internes de l’UTGSU devraient se dérouler, citant que le caucus viole la politique de l’université en matière d’organisations étudiantes autonomes ouvertes, accessibles et démocratiques ainsi que la politique de l’UTGSU contre la discrimination. Le panel du Complaint and Resolution Council on Student Societies (CRCSS) a été mis sur pied en 2016 par l’administration de l’Université de Toronto. Dans les faits, il porte directement atteinte aux organisations étudiantes qui disposent de leurs propres processus internes démocratiquement établis.

Ce n’est pas la première fois que l’autonomie des syndicats étudiants est attaquée. En 2019, le gouvernement provincial a créé la politique sur la mesure en faveur de la liberté de choix chez les étudiantes et étudiants (SCI) dans une tentative de réduire au silence et de définancer les syndicats étudiants ainsi que des groupes qui critiquent le gouvernement dans le cadre de leur prestation de campagnes, de services et de travaux de plaidoyer essentiels. L’UTGSU s’est joint comme intervenant dans la contestation judiciaire conjointe intentée par la Fédération et la Fédération des étudiantes et étudiants de York pour faire reconnaître l’importance de l’autonomie des syndicats étudiants sans ingérence. Les étudiantes et étudiants ont eu gain de cause unanime devant la Cour divisionnaire ainsi que la Cour d’appel. Il convient de souligner que l’administration de l’Université de Toronto s’est également jointe en tant qu’intervenante lors de l’appel contre la politique nuisible et illégale sur la mesure en faveur de la liberté de choix chez les étudiantes et étudiants. Les gouvernements et les administrations universitaires n’ont pas à s’immiscer dans l’autonomie des syndicats étudiants.

La Fédération soutient les décisions de l’UTGSU et les processus démocratiques que ses membres ont établis. L’administration de l’Université de Toronto doit respecter l’autonomie des syndicats étudiants. Nous exigeons que l’administration de l’Université de Toronto libère immédiatement les cotisations des membres qui sont actuellement retenues afin que les membres puissent continuer à bénéficier pleinement du travail vital de campagnes, de travaux de défense et de services que le syndicat fournit à ses membres.