Dans son rapport préliminaire sur l’Université Laurentienne, la vérificatrice générale de l’Ontario confirme ce que les étudiantes et étudiants, professeures et professeurs et employées et employés dénoncent à propos de la crise dévastatrice qui secoue cet établissement d’enseignement. En raison de l’incapacité du gouvernement Ford à soutenir l’établissement financièrement, des décisions administratives irréfléchies, des pratiques de gouvernance tenues sous le voile du secret et une situation d’urgence financière ont mené à un recours inapproprié à la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (la LACC) – une mesure exceptionnelle. Le rapport de la vérificatrice générale est clair : la voie de la LACC a été expressément choisie pour refuser de manière antidémocratique les demandes des professeures et professeurs, des travailleuses et travailleurs sur le campus ainsi que des étudiantes et étudiants. Selon la vérificatrice générale, l’administration de la Laurentienne a eu une incidence sur les projets universitaires et professionnels d’environ 932 étudiantes et étudiants et a licencié 195 membres du personnel et du corps professoral sans préavis ni indemnité. Il est clair, d’après la vérificatrice générale, que le recteur et vice-chancellier de l’Université Laurentienne, Robert Haché, ainsi que le Conseil des gouverneurs de l’établissement n’avaient pas besoin de recourir à la LACC et qu’ils auraient pu travailler de façon transparente et coopérative avec le gouvernement provincial ainsi qu’avec les étudiantes et étudiants, professeures et professeurs et travailleuses et travailleurs pour résoudre la crise à la Laurentienne. Le processus mené en vertu de la LACC s’est avéré un gaspillage de fonds publics et des frais de scolarité prélevés des étudiantes et étudiants.

« En plein milieu d’une pandémie sans précédent, les étudiantes et étudiants de la Laurentienne ont vu leurs départements annulés, des programmes supprimés et leur université s’effondrer. Les étudiantes et étudiants méritent un avenir équitable, mais le gouvernement Ford a choisi de faire fi des signes avant-coureurs, a décidé de ne pas agir pour empêcher des compressions dévastatrices et ne s’est pas acquitté de sa responsabilité à l’égard des étudiantes et étudiants, des professeures et professeurs et des employées et employés. » – Kayla Weiler, représentante à l’Exécutif national pour la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants–Ontario.

Le bureau de la vérificatrice générale a fait face à des menaces sans précédent de la part de l’administration de la Laurentienne – y compris une contestation de la Loi sur le vérificateur général. L’administration a également refusé de se conformer volontairement aux mandats du président émis par Queen’s Park et a refusé de divulguer l’information demandée par le Comité permanent des comptes publics. Les étudiantes et étudiants sont aux prises avec l’arrogance et le secret de l’administration depuis le début de la crise à la Laurentienne. Parmi une longue liste de faux pas et de mauvaises décisions prises par l’administration de l’Université Laurentienne, la vérificatrice générale a constaté que le recours à la LACC n’était pas nécessaire et qu’il avait été délibérément choisi pour éviter toute transparence. Ce processus inapproprié, généralement réservé aux entreprises privées, a entraîné de graves conséquences pour l’Université et le Nord de l’Ontario dans son ensemble. Le rapport décrit comment les cadres supérieurs ont choisi d’utiliser ce processus au lieu de s’engager avec les professeures et professeurs ainsi que les étudiantes et étudiants. Ces mêmes cadres ont passé des mois à planifier secrètement le démantèlement de l’Université Laurentienne en raison de leur mauvaise gestion financière et de leur irresponsabilité. Par ailleurs, le gouvernement Ford, le ministère des Collèges et Universités (MCU) ainsi que les membres nommés au conseil d’administration étaient au courant des problèmes financiers de l’université avant que le processus en vertu de la LACC ne soit lancé, mais personne n’est intervenu.

Le rapport établit également que la principale cause de la situation financière de l’université était le maintien de dépenses en immobilisations peu réfléchies et que cette situation a été exacerbée par une mauvaise gestion des affaires financières et des activités de l’université. De plus, le rapport souligne que les coûts généraux du corps professoral ne dépassaient pas de beaucoup ceux des universités comparables, mais que ce sont les salaires et les frais élevés des cadres supérieurs qui ont eu une incidence négative sur la situation financière de la Laurentienne. La faiblesse de la surveillance du conseil d’administration et le recours intensif par ce dernier à des réunions à huis clos ont limité la transparence et la responsabilisation publiques. Lorsque la crise financière est devenue évidente, l’administration de la Laurentienne a choisi de dépenser des dizaines de millions de dollars en services d’avocats du secteur privé et d’autres consultants afin de guider le processus dévastateur et inutile mené en vertu de la LACC derrière des portes closes.

La Fédération demande qu’on mette fin au processus mené en vertu de la LACC, qui a coûté inutilement des millions de dollars et a eu une incidence considérable sur les étudiantes et étudiants, les professeures et professeurs ainsi que les travailleuses et travailleurs. Le gouvernement provincial doit immédiatement fournir à l’Université Laurentienne les fonds dont elle a besoin pour rétablir les programmes et les postes qui ont été supprimés, y compris ceux des universités fédérées. En outre, en cas d’employées et d’employés plus disponibles, la Laurentienne doit garantir des droits complets en matière de licenciement et d’indemnités de départ. La Fédération appuie l’appel du Comité triculturel à soutenir le développement d’universités autochtones et franco-ontariennes indépendantes, à s’assurer que les programmes autochtones et francophones de la Laurentienne sont transférés à ces nouvelles universités et à renforcer la Laurentienne en tant qu’université anglophone qui est un établissement démocratique et transparent. Il est clair, d’après les conclusions du rapport de la vérificatrice générale, que la Laurentienne requiert un nouveau leadership pour assurer une gouvernance responsable et transparente. Les étudiantes et étudiants en ont assez de l’inaction du gouvernement Ford et demandent que la Laurentienne prenne des mesures pour mettre leur éducation au premier plan.

 

La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants–Ontario est l’organisation étudiante la plus ancienne et la plus importante de la province, représentant plus de 350 000 étudiantes et étudiants dans des collèges et universités de toutes les régions de l’Ontario.

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SOURCE : Fédération canadienne des étudiantes et étudiants–Ontario.
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