Le 13 décembre 2023

La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants–Ontario est déçue des mesures récemment annoncées par le gouvernement fédéral afin de doubler les exigences financières applicables aux étudiantes et étudiants internationaux. Cette annonce transfère le fardeau financier aux étudiantes et étudiants internationaux plutôt que de s’attaquer activement aux enjeux auxquels ces étudiantes et étudiants doivent faire face, comme des frais de scolarité qui montent en flèche, des loyers extrêmement élevés, des situations de logement précaires ainsi que des coûts exorbitants de soins de santé en raison de leur exclusion du RAMO.

En raison du maintien de la déréglementation des frais de scolarité, qui sont élevés, les étudiantes et étudiants internationaux représentent un filet de sécurité financier pour un système public d’enseignement postsecondaire très sous-financé. Bien que les subventions de fonctionnement demeurent très faibles, le gouvernement provincial a accordé aux administrations des établissements d’enseignement postsecondaire le pouvoir de combler les déficits de financement par des partenariats public-privé, la diminution des services aux étudiantes et étudiants ainsi que la déréglementation des frais de scolarité facturés aux étudiantes et étudiants internationaux. De plus, de nombreuses mesures ont été prises pour assurer que l’avenir de l’éducation passe par le privé, dont par la déréglementation des collèges privés d’enseignement professionnel, ce qui a mené à ce que les étudiantes et étudiants internationaux doivent payer des dizaines de milliers de dollars de plus alors que la qualité de l’éducation continue de diminuer. Les nouvelles mesures ayant pour effet de doubler l’exigence financière applicable aux étudiantes et étudiants internationaux ne servent qu’à créer de nouveaux obstacles et de nouvelles limites à l’éducation.

Ce n’est pas une coïncidence si ces mesures sont prises, car le gouvernement ne se préoccupe pas de la hausse du coût de la vie, de l’inflation sans précédent et de l’augmentation parallèle des bénéfices des entreprises et de leur pouvoir. Malheureusement, ce narratif ne sert qu’à augmenter et à normaliser la discrimination à l’égard des personnes immigrantes et attaque celles et ceux qui sont victimes de ces conditions, et non ceux qui la font avancer.

Nous condamnons l’utilisation des visas étudiants comme monnaie d’échange dans la crise du logement. Le narratif selon lequel les étudiantes et étudiants internationaux contribuent à la crise du logement est une voie xénophobe et politiquement commode que les décisionnaires doivent suivre plutôt que de s’attaquer au coût élevé de la vie et à la marchandisation du logement par l’entremise d’un resserrement de la réglementation. Les étudiantes et étudiants internationaux ne sont pas responsables de la crise du logement; les loyers très inabordables, les entreprises propriétaires, les locations à court terme et la pénurie de logements sociaux jouent tous un rôle dans un système où le logement est traité comme une source de profits plutôt que comme un droit fondamental de la personne.

La Fédération exhorte le gouvernement fédéral à abandonner toute politique de blâme à l’encontre des étudiantes et étudiants internationaux pour leur situation financière. Au lieu de transférer le fardeau financier aux étudiantes et étudiants internationaux, le gouvernement fédéral, de concert avec les provinces, devrait avoir pour priorité de s’attaquer à la source de la montée en flèche des frais de scolarité ainsi que des niveaux élevés du coût de la vie, de l’inflation et des loyers. Les gouvernements fédéral et provincial doivent s’assurer que l’éducation postsecondaire est entièrement accessible et financée par l’État.

En outre, la Fédération recommande fortement au gouvernement fédéral qu’il travaille à l’élaboration d’un plan fédéral pour l’enseignement postsecondaire qui comprend le retrait permanent de la limite de 20 heures de travail et qui assure aux étudiantes et étudiants internationaux l’accès à une éducation de haute qualité, entièrement financée par l’État, gratuite et accessible pour toutes et tous. Tous les ordres de gouvernement doivent accorder la priorité aux étudiantes et étudiants plutôt qu’aux profits.

La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants–Ontario est l’organisation étudiante la plus ancienne et la plus importante de la province, représentant plus de 350 000 étudiantes et étudiants dans des collèges et universités de toutes les régions de l’Ontario.

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Pour plus de renseignements ou pour planifier une entrevue, veuillez communiquer avec :

Mitra Yakubi, présidente de la FCEE–Ontario : m.yakubi@cfsontario.ca

Isobel McDonald, coordonnatrice des relations avec le gouvernement et des politiques de la FCEE–Ontario : i.mcdonald@cfsontario.ca