La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants–Ontario est critique à la récente annonce faite par le gouvernement provincial d’allouer des visas étudiants internationaux aux programmes qui aident à répondre aux « besoins du marché du travail ». Les étudiantes et étudiants sont contrariés de constater que cette annonce maintient le dangereux statu quo, car le gouvernement provincial ne fait toujours rien pour s’attaquer au problème des frais de scolarité de plus en plus exorbitants que les étudiantes et étudiants internationaux sont contraints de payer.

Au cours des dernières années, les gouvernements fédéral et provinciaux ont encouragé le recrutement d’étudiantes et d’étudiants internationaux. Cette annonce a toutefois créé davantage de confusion et de précarité concernant les visas pour les étudiantes et étudiants internationaux, qui doivent maintenant déterminer si des visas ont été alloués ou non aux programmes d’études de leur choix.

Les étudiantes et étudiants internationaux jouent un rôle essentiel dans notre système d’éducation postsecondaire; ils apportent une variété d’expériences et de connaissances, à la fois sur les campus et à l’extérieur de ceux-ci, tout en contribuant de façon très importante à l’économie de l’Ontario. Pourtant, en retour, les étudiantes et étudiants internationaux font face à un certain nombre de défis et d’obstacles et obtiennent un minimum de soutien de leurs établissements d’enseignement postsecondaire ainsi que de tous les ordres de gouvernement. Pensons aux frais différentiels que paient les étudiantes et étudiants internationaux, qui, au cours de l’année scolaire 2023-2024, étaient quelque 466 % plus élevés que ceux payés par les étudiantes et étudiants canadiens. En l’absence d’un financement adéquat par étudiant-e du gouvernement provincial et d’une décision de plafonner les hausses de frais, les administrations des collèges et des universités continueront de hausser les frais de scolarité des étudiantes et étudiants internationaux comme bon leur semble. En plus de frais différentiels élevés, les étudiantes et étudiants internationaux doivent payer les primes élevées de régimes privés d’assurance maladie puisqu’ils ne sont plus admissibles au RAMO. En raison de l’augmentation du coût de la nourriture et d’autres produits de première nécessité, les étudiantes et étudiants internationaux se sont tournés vers les banques d’alimentation et, dans certains cas, ils ont été refusés en raison de leur visa étudiant – une pratique discriminatoire.

« Les étudiantes et étudiants internationaux ne sont pas des commodités, ce sont des êtres humains. Les gouvernements, les collèges et les universités ont longtemps utilisé les frais facturés aux étudiantes et étudiants internationaux pour compenser une partie de leurs coûts. Cela doit cesser immédiatement », affirme Mitra Yakubi, présidente de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants–Ontario. « Les critères d’allocation des visas non seulement sont arbitraires, mais aussi vont à l’encontre du principe même de l’enseignement supérieur. Les gouvernements ne devraient pas influencer ou dicter quels programmes d’études sont jugés dignes. »

Les étudiantes et étudiants internationaux peinent aussi à trouver des options en matière de logement en raison du coût élevé des loyers et des processus rigoureux de demande. En effet, les propriétaires demandent des cotes de crédit ainsi qu’un historique documenté de location locale que les étudiantes et étudiants internationaux n’ont pas. Pourtant, le plafonnement des permis d’études pour étudiantes et étudiants internationaux imposé par le gouvernement fédéral n’est qu’une rhétorique xénophobe qui blâme les étudiantes et étudiants internationaux pour une crise du logement qui est carrément ancrée dans des décennies de mauvaises décisions et politiques gouvernementales.

Les étudiantes et étudiants sont d’avis qu’il n’est pas nécessaire qu’il en soit ainsi. Dans le document de la semaine de pression 2024, la Fédération a décrit des mesures concrètes que le gouvernement provincial peut prendre pour aider directement les étudiantes et étudiants internationaux. Ces mesures comprennent le RASO pour toutes et tous, la réglementation des frais de scolarité des étudiantes et étudiants internationaux, l’élimination de l’écart des frais différentiels entre étudiantes et étudiants canadiens et étudiantes et étudiants internationaux ainsi que l’élimination des frais de scolarité pour toutes et tous. Un système d’éducation postsecondaire gratuit, accessible et de haute qualité est possible et, au lieu de transférer le fardeau de ses problèmes aux étudiantes et étudiants internationaux, la province doit écouter les étudiantes et étudiants pour s’attaquer aux causes fondamentales des difficultés que vivent les étudiantes et étudiants internationaux.

La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants–Ontario est l’organisation étudiante la plus ancienne et la plus importante de la province, représentant plus de 350 000 étudiantes et étudiants dans des collèges et universités de toutes les régions de l’Ontario.

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Pour plus de renseignements ou pour planifier une entrevue, veuillez communiquer avec :

Mitra Yakubi, présidente de la FCEE–Ontario, m.yakubi@cfsontario.ca

Isobel McDonald, coordonnatrice des relations avec le gouvernement et des politiques, i.mcdonald@cfsontario.ca