La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants–Ontario soutient le peuple soudanais contre la guerre impérialiste et le génocide en cours au Soudan, particulièrement lors du plus récent siège contre la ville d’El-Fasher au Darfour. Au cours des 18 derniers mois, 14 millions de Soudanaises et de Soudanais ont été contraints de quitter leur foyer et continuent de subir de la violence, la famine et des bombardements à grande échelle.
En 2018, des mouvements populaires soudanais ont renversé Omar al-Bashir, l’ancien président du Soudan, afin de décider de leur propre avenir hors des prises de domination impériale. Les tentatives d’écrasement de la révolution soudanaise ont provoqué le déclenchement d’une guerre entre les Forces de soutien rapide (FSR) et les Forces armées soudanaises (FAS) en 2023.
Malgré des tentatives intentionnelles de positionner le génocide comme un « conflit » interne, la violence au Soudan est soutenue par des régimes impériaux dont l’objectif est d’extraire de l’or, du cuivre, de l’uranium, des terres et d’autres ressources. Ces régimes impériaux désirent depuis longtemps avoir le contrôle sur le Soudan pour leurs propres intérêts géopolitiques. Le peuple soudanais continue de résister à la prise de pouvoir impérialiste entre les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite, le Kenya, les États-Unis, le Canada et Israël, alors que ces États continuent de recourir à la guerre, à la famine et à l’endettement en fournissant des armes et des armements pour exercer leur contrôle sur le Soudan. Le gouvernement du Canada, en particulier, a été complice d’exportation d’armes aux Émirats arabes unis qui, à leur tour, ont détourné ces armes pour alimenter la guerre et le génocide au Soudan. Des entreprises canadiennes ont joué un rôle en concluant des ententes de plusieurs millions de dollars avec les FSR pour obtenir une couverture médiatique favorable de l’Occident, suivant les tactiques coloniales et impériales typiques d’obtenir le consentement au génocide et à la déstabilisation. Du Soudan au Yémen et à la Palestine, en passant par la récente agression occidentale en Amérique latine, nous percevons ces luttes comme liées à un combat plus large contre l’impérialisme.
Les peuples et les communautés du Darfour demeurent pris entre des puissances mondiale et régionale, car l’arrivée de convois et de camions transportant de l’aide humanitaire a été retardée et bloquée par les FSR. À la suite du plus récent siège, le blocus de l’aide et les massacres à grande échelle ne font que renforcer les souffrances du peuple soudanais, des dizaines de milliers de personnes demeurant piégées sans accès à de la nourriture, à de l’eau potable, à un abri ou à des soins de santé.
Bien avant le début de la guerre, en raison d’instabilité politique et économique, le peuple soudanais vivait déjà une crise et recherchait de l’aide humanitaire. Plutôt que d’apporter une solidarité internationale pour protéger les civils sur le terrain, il appert que nous sommes témoins de la complicité des États susmentionnés ayant choisi de normaliser les luttes en cours et de monopoliser les souffrances. Ces États sont donc directement responsables des déplacements forcés, du nettoyage ethnique et du génocide du peuple soudanais.
La Fédération condamne l’occupation et le génocide du peuple soudanais et appelle à un cessez-le-feu immédiat ainsi qu’à un embargo complet sur les armes, à l’entrée de camions et de convois transportant de l’aide et des fournitures et à la fin de la violence perpétrée au Soudan. Il est impératif que le peuple soudanais ait le droit à l’autodétermination libre de l’impérialisme, de la souffrance et de la violence coloniale systémique.